Mortal Kombat : Armageddon symbolise la quintessence d’une ère marquante des jeux de combat des années 2000. Sorti en octobre 2006 sur PlayStation 2, Xbox et ultérieurement sur Nintendo Wii, ce septième épisode a su captiver les fans en réunissant un casting record de combattants avec 62 personnages, un exploit qui reste inégalé. Son mode de jeu solo innovant, Konquête, et son système de combat enrichi proposaient une expérience riche mais parfois critiquée pour son manque de finesse. Ce titre, développé par Midway Games, représente à la fois un sommet de générosité en contenu mais aussi la fin d’un cycle avant la renaissance de la franchise sous NetherRealm Studios. Voici un tour d’horizon détaillé sur les raisons qui font de cet épisode un classique incontournable et comment il a façonné l’évolution de la série.
Un casting record et une générosité hors normes dans Mortal Kombat : Armageddon
La particularité la plus saisissante de Mortal Kombat : Armageddon réside dans son impressionnant roster de personnages. Plus de 60 combattants, issus de tous les opus précédents, sont réunis dans un même jeu — un exploit impressionnant pour l’époque, surtout sur PlayStation 2 et Xbox. En plus des icônes comme Sub-Zero, Scorpion, ou encore Raiden, les joueurs retrouvent des figures parfois délaissées de la saga. Ce casting massif offrait un plaisir certain aux fans de la première heure, avides de retrouver leurs personnages préférés.
Pourtant, cette abondance a aussi son revers. La gestion d’autant de combattants implique un équilibre parfois perfectible. Certains joueurs et critiques ont souligné la présence de doublons dans les personnages, créant une impression de redondance plutôt que de diversité véritable. Cette profusion a aussi conduit à sacrifier certaines mécaniques signature, notamment les fameuses Fatalities, pour lesquelles chaque personnage avait jadis une animation unique. Le système « kreate-a-fatality » a remplacé ces finishers personnalisés, offrant une personnalisation des enchaînements de fin de combat, mais au détriment de la personnalité qu’apportaient les finisher classiques.
- 62 combattants originaux et classiques réunis
- Des doublons parfois critiqués, affectant l’équilibrage
- Le système innovant mais controversé du « kreate-a-fatality »
- Inclusion d’un personnage exclusif dans la version Wii : Khameleon
- Une richesse presque inédite dans un jeu de combat de l’époque
Avec ce casting monumental et cette générosité en contenus, Mortal Kombat : Armageddon a su combler la curiosité des joueurs curieux comme la nostalgie des vétérans. C’est un véritable témoignage du dévouement de Midway Games à offrir une expérience la plus complète possible avant la mutation majeure de la série.

Le mode Konquête : une innovation solo dans un jeu de combat classique
En parallèle de son mode versus traditionnel, Mortal Kombat : Armageddon propose un mode Konquête particulièrement ambitieux et novateur pour un jeu de combat. Contrairement aux simples affrontements en arène, ce mode prend des allures de jeu d’action-aventure mêlant beat’em up et combats classiques, ce qui enrichit considérablement la rejouabilité et l’immersion.
À travers ce mode, les joueurs incarnent Taven, un protagoniste chargé d’empêcher la libération du démon Blaze, ce qui menace la survie du monde. La narration, bien que complexe et s’inscrivant dans une trame déjà embrouillée, ajoute une profondeur historique au jeu. L’évolution des environnements en mode Konquête, entre phases de combat et séquences narratives, apporte un souffle rafraîchissant face à une formule parfois jugée trop répétitive dans les autres titres de combat.
Ce mode a généralement été plébiscité par les joueurs pour sa durée de vie supplémentaire et son côté ludique, offrant une alternative aux matchs multijoueur traditionnels qui peuvent finir par lasser à la longue. Les phases d’exploration, d’énigmes modestes et d’actions variées multiplient les expériences au-delà de la simple baston, ce qui était encore assez rare dans ce genre à l’époque.
- Mode solo scénarisé riche et atypique pour un jeu de combat
- Alternance entre beat’em up et combat en arène
- Protagoniste Taven mène la lutte contre Blaze
- Intégration d’un scénario à la fin de la série originale
- Augmente considérablement la durée de vie du jeu
Pour tous ceux qui cherchaient un vrai challenge solo ou une immersion prolongée dans le lore de Mortal Kombat, ce mode Konquête fut une révélation. Il a largement contribué à la richesse de l’expérience de jeu, même si certains moments scénarisés affichent un certain manque de finesse typique des productions Midway de cette période.
Une refonte mécanique avec des combos aériens et une défense renforcée
Mortal Kombat : Armageddon a aussi marqué une évolution mécanique notable. Le système de combat enrichit la formule avec l’introduction d’un système de combos aériens, inspiré partiellement du spin-off Mortal Kombat : Shaolin Monks, et un système amélioré de parades qui valorise les stratégies défensives.
Cette refonte permet aux joueurs d’explorer davantage de tactiques en combat, ajoutant de la profondeur notamment dans les affrontements compétitifs. Les combos aériens offrent la possibilité d’enchaîner les coups avec plus de fluidité et donnent une dynamique plus spectaculaire aux joutes. La parade, quant à elle, récompense un bon timing, permettant de stopper ou retourner une attaque ennemie, ce qui écarte l’idée de bourrinage permanent et invite à un jeu plus réfléchi.
En parallèle, chaque personnage possède deux postures principales : un style à mains nues et un autre utilisant une arme spécifique. Cette dualité multiplie les options stratégiques, bien que la limitation à deux postures ici soit un léger recul comparé aux trois postures de Deadly Alliance ou Mystification. Néanmoins, cette simplification a favorisé une meilleure accessibilité pour les néophytes sans dénaturer la richesse du gameplay.
- Introduction des combos aériens pour des enchaînements spectaculaires
- Système de parades intégré pour valoriser le jeu défensif
- Deux postures de combat par personnage : mains nues et armes
- Meilleure fluidité et dynamisme en combat
- Accessibilité accrue grâce à des mécaniques simplifiées mais profondes
Ces ajouts ont contribué à élever la jouabilité au-dessus des standards de l’époque, notamment sur PlayStation 2 et Xbox. Ils montrent la volonté du studio Midway Games d’adapter la série aux attentes évolutives des joueurs, cherchant un équilibre entre innovation et respect des fondamentaux.

La controverse des Fatalities et leur personnalisation « kreate-a-fatality »
Un aspect qui divise encore aujourd’hui les fans de la série est la disparition des Fatalities classiques individuelles au profit d’un système plus personnalisé mais impersonnel baptisé « kreate-a-fatality ». Ce choix de Midway Games a été dicté par la complexité logistique de créer des finishers spécifiques pour plus de 60 héros, ce qui relevait du défi quasi impossible à l’époque.
Ce système permettait au joueur de sélectionner des séquences de fin personnalisées parmi différents effets, mais sans qu’aucun personnage ne bénéficie de sa signature propre. Cet aspect a suscité de vives critiques car les Fatalities sont au cœur de l’identité de Mortal Kombat : leur charme réside justement dans leur créativité unique et souvent grotesque propre à chaque combattant.
- Suppression des finishers uniques emblématiques
- Introduction du système « kreate-a-fatality » pour personnaliser les finishers
- Un compromis technique lié à la taille du roster
- Critiques récurrentes des fans sur la perte d’identité des personnages
- Marque une rupture importante dans la tradition de la série
Si ce choix technique demeure compréhensible à la lumière de la contrainte énorme, l’impact sur la réception des joueurs fut non négligeable. Entre la nostalgie des anciens fans et la modernité proposée, Mortal Kombat : Armageddon a donc pris un risque qui n’a pas totalement payé, et qui reste un point souvent évoqué quand on évoque l’épisode.
L’héritage de Mortal Kombat : Armageddon et la transition vers l’ère NetherRealm
Mortal Kombat : Armageddon clôture une phase importante dans l’histoire de la franchise, tant sur le plan narratif que technique. Publié alors que la PlayStation 2 et la Xbox approchaient de la fin de leur cycle, ce jeu reste le dernier épisode développé par le studio original Midway Games avant la faillite et le rachat par Warner Bros. qui a donné naissance à NetherRealm Studios.
Après le dépôt de bilan de Midway en 2009, la saga renaît en 2011 avec Mortal Kombat 9, un reboot épuré et modernisé qui s’appuie sur les leçons de ses prédécesseurs. Ce nouvel opus, porté par une réalisation améliorée, une narration plus claire et un gameplay affinée, a permis à la série de franchir un nouveau cap, dépassant les 100 millions de ventes à l’échelle mondiale en 2025.
- Fin d’une ère pour Midway Games en 2006-2009
- Passage sous l’égide de NetherRealm Studios par Warner Bros
- Sortie de Mortal Kombat 9 en 2011, redéfinissant la série
- Plus de 100 millions de copies vendues dans le monde en 2025
- Un épisode culte qui reste plébiscité par les nostalgiques et les fans hardcore
Cette transition marque une étape clé qui a conservé l’essence originale tout en apportant un souffle neuf. Mortal Kombat : Armageddon reste donc un monument dans la chronologie de la série, reflétant un avant-après crucial et donnant un aperçu précieux de l’évolution des jeux de combat vers des expériences plus abouties renommées aujourd’hui.
